Socle social ou marchés financiers… la direction Thales a fait son choix

De plus en plus de salarié.es qui nous contactent, pour des questions, des problèmes, des suggestions, nous disent : « Nous ne reconnaissons plus du tout l’entreprise dans laquelle nous travaillons… ». Oui, nous constatons clairement que le climat social dans notre Groupe s’est très nettement dégradé depuis plusieurs années, avec une forte accélération ces derniers mois. En réalité nous pourrions superposer une « courbe du dialogue social Thales » et celle des « résultats financiers et du coût du Capital » pour voir que celles-ci se sont croisées, la première diminuant fortement au profit de la seconde…

NAO 2025: La fin du modèle social Thales

Les négociations salariales 2025 dans les différentes sociétés ont marqué un tournant majeur dans les relations sociales, et l’attitude des directions de Thales.

Tout d’abord ces négociations illustrent bien la financiarisation de notre Groupe et ces effets en terme de socle social Thales. En effet, jamais le coût du Capital n’a été aussi important (plus de 1000€/mois/salarié.e dans le monde), jamais les résultats financiers et la situation économique de notre Groupe n’ont été aussi bon (un EBIT 2024 à 2,4 Milliards d’€) mais jamais la politique salariale n’a été aussi faible ( augmentation de salaire moyen de 50€ pour un salaire de 2500€ et de 110€ pour un salaire de 5500€) !

Ah oui, nous allions oublier la Prime de partage de la Valeur (PPV) de 500€ brut…soit environ 450€ net (moins de 40€ par mois) …N’oublions pas que cette PPV, en plus d’être absolument pas à la hauteur des besoins (elle est environ 10 fois trop petite), n’est pas en phase avec le discours de responsabilité sociétal de Thales. En effet, à l’heure où pratiquement ¾ des citoyens veulent l’abrogation de la réforme allongeant l’âge de départ en retraite à 64 ans, alors que le gouvernement va demander des efforts aux citoyens, notamment en voulant rogner sur notre protection sociale, est-ce raisonnable, responsable, sérieux de proposer des mesures non soumises à cotisations sociales au lieu d’augmentations de salaire qui vont, elles, alimenter nos caisses de retraite, notre sécurité sociale dont nous fêtons cette année les 80 ans !

Vous l’aurez compris, pour la CGT, qui a fondé notre sécurité sociale (si si, vous connaissez Ambroise Croizat, secrétaire général de la Fédération des Travailleurs de la Métallurgie (FTM CGT), ministre du travail et de la sécurité sociale de 1945 à 1947 et fondateur de notre sécurité sociale), ces choix de la direction ne sont pas responsables, d’autant plus que notre Groupe se porte excellemment bien, n’a jamais eu autant de visibilité, mais n’a jamais aussi peu ré-investi dans notre outil industriel, nos établissements, ni envers celles et ceux qui créent la richesse de notre Groupe, nous toutes et tous.

Enfin, n’oublions pas le plus gros scandale de ces NAO 2025 : les salarié·es de TAS qui subissent une triple peine avec 0% d’augmentation de salaire !

NAO 2025: Des menaces sur les salarié.es inacceptables

Cette période de mobilisations autours de la politique salariale 2025 a vu la direction de notre Groupe, et les différentes directions des sociétés, rompre le dialogue social, s’attaquer à notre socle social, mais surtout prendre le virage gravissime des menaces et répressions envers les salarié.es qui ne font qu’exprimer librement ce qu’ils et elles ressentent.

Depuis plusieurs mois les pressions, menaces, tentatives d’intimidations envers les représentant.es du personnel se sont multipliées et ont surtout visé, il faut le dire, la CGT. Nous pouvons citer par exemple des menaces sur nos représentant.es qui vous informent ou vous interrogent par mail (oui, clairement la direction ne veut pas que les salarié.es puissent s’exprimer), des procédures disciplinaires envers certains de nos élu.es, voire même convocation par la gendarmerie, pressions fortes et régulières pour faire cesser nos actions…

Mais lors de ces mobilisations pour nos salaires, la direction a décidé d’emprunter un terrain hyper glissant, de franchir le Rubicon, et de menacer directement les salarié.es grévistes, menaçant de délocaliser les activités, menaçant d’impact sur l’emploi, sur la carrière…Ces pratiques sont inacceptables !

Lors du Comité Européen du 28 mai 2025, une déclaration a été faite au PDG de notre Groupe par l’ensemble des représentant.es européens, pour dénoncer ce climat social et ce comportement, et demander que cela cessent immédiatement. Patrice Caine n’a pas voulu, malgré la demande expresse de vos représentants CGT, répondre à cette déclaration. Nous n’avons eu qu’une « réponse » du DRH monde, Clément De Villepin indiquant « que l’on pouvait compter sur eux, qu’il fallait leur faire confiance » …. Au vu du contexte, cette réponse ne peut être prise que comme une provocation de plus, ce que vos représentants CGT lui ont clairement signifié.

Et Maintenant ?

Face à cette attitude inacceptable et irresponsable des directions de notre Groupe, il est nécessaire d’adapter aussi notre réponse, notre façon de faire.

La CGT Thales a toujours joué le jeu des négociations, surtout lorsque la direction savait écouter et proposer. Mais nous n’avons jamais été dupe : toute négociation nécessite d’avoir un rapport de force suffisant et de pouvoir lutter face à des intérêts qui sont souvent antagonistes entre celles et ceux qui privilégient les marchés financiers et l’actionnariat et les organisations syndicales qui privilégient l’avenir de l’entreprise et les salarié.es.

Les luttes, les mobilisations, les grèves lors des ces NAO 2025 ont permis d’obtenir des avancées, même si elles sont insuffisantes. Sans ces luttes rien n’aurait été possible. La CGT Thales restera donc toujours mobilisée pour vous proposer les actions nécessaires afin d’obtenir ensemble la satisfaction des revendications que nous aurons construites là aussi ensemble.

La CGT Thales sera aussi toujours mobilisée et combative pour défendre l’ensemble des salarié.es face aux pressions, aux menaces inacceptables des directions. D’ailleurs la CGT Thales est la seule organisation syndicale du Groupe à défendre et accompagner en justice 2 salarié.es lanceurs d’alertes qui ont été licencié.es.

La direction de notre Groupe devrait se rappeler que sans nous les salarié·es, aucune richesse n’est créée, et qu’il sera impossible de relever les défis auxquels notre Groupe doit faire face.

Face à l’attitude de la direction, nous devons reprendre du pouvoir sur l’orientation de notre Groupe, sur les politiques menées, pour aller vers une véritable politique industrielle préservant l’environnement et socialement responsable.

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