Quelles revendications salariales pour vous ?
Les négociations salariales ont début en décembre un peu partout dans notre Groupe, et chaque organisation syndicale est venue avec ses revendications (nous préférons à la CGT le terme de repère revendicatifs car il s’agit là de notre analyse que nous vous soumettons pour construire avec vous vos revendications).
Vous pouvez retrouver les repères revendicatifs de la CGT Thales, qui ont ensuite été adapté dans chaque société en fonction de vos retours, ici: Politique salariale 2023: les repères revendicatifs CGT Thales | COORDINATION GROUPE CGT THALES
Chaque organisation syndicale avait donc ses propres demandes, mais un point commun était clairement identifié: hors de question d’accepter des augmentations de salaire en dessous de l’inflation, d’accepter que des salariés perdent du “pouvoir d’achat”. Globalement donc les demandes minimum des organisations syndicales étaient toutes au dessus de 8% de politique salariale.
Où en est-on aujourd’hui ?
Les propositions de politiques salariale des directions oscillaient entre 5% et 5,7%, bien loin donc du minimum de chaque organisations syndicale.
Dans la plupart des sociétés du Groupe nous avons vu les directions revenir à la table des négociations avec des propositions divers et variées qui représentaient globalement entre 0,2% et 0,3% de budget supplémentaire, mais à condition de signer un accord ou un PV (Procès Verbal) qui signifiait la fin des négociations et contraignait (moralement seulement) les organisations syndicale à ne pas poursuivre le mouvement, à ne pas appeler les salariés à se mobiliser…et on pourrait même se demander s’il n’y était pas question de ne pas non plus demander l’avis des salariés…
Nous voyons donc en ce moment dans plusieurs sociétés du Groupe des accords signés par une majorité d’organisions syndicales avec des politiques salariales comprises entre 5,3% et 6%…
Est-ce suffisant ?
Pour la CGT, c’est aux salariés de dire si cette politique salariale est suffisante, ce n’est pas aux organisations syndicales seules de décider.
Bien évidemment nous avons notre analyse et notre avis, et il est important que chaque organisation syndicale soumette ces analyses et avis à l’ensemble des salariés.
En ce qui concerne la CGT, nous pensons que ces budgets ne sont pas globalement suffisants pour plusieurs raisons:
- Les remontés que nous avons eu de la part de vous tous montrent effectivement que les minima demandés en début de négociation était bien des minima en dessous duquel il ne fallait pas descendre.
- Ces budgets ne garantissent pas que vous ne perdrez pas de “pouvoir d’achat” car ils sont en dessous de l’inflation réelle que chacun d’entre vous subit. Pour rappel l’inflation sur l’énergie ou sur l’alimentation est en deux chiffres en un an. Avec des budgets globaux même à 6%, la grande majorité d’entre nous subira en réalité une baisse du pouvoir d’achat, car ces 6% sont une moyenne.
- Ces budgets ne couvriront pas l’inflation réelle pour bon nombre d’entre nous, et donc de surcroit il ne sera absolument pas possible de reconnaitre l’expérience que nous avons toutes et tous acquis en 2022 et donc de reconnaitre et payer l’accroissement de nos qualifications.
- Evidemment, ces budgets ne permettent pas non plus de rattraper les années précédentes
Il est bon de rappeler aussi que la situation financière de Thales est excellente, l’année 2021 a été exceptionnelle, l’année 2022 le sera aussi et les perspectives sont bonnes, avec des prises de commandes et un carnet de commande plus que conséquents. Thales a donc largement les moyens de mettre en place une politique salariale à la hauteur des enjeux pour tous les salariés.
Enfin, en cette période de mobilisation intersyndicale majeure pour défendre et améliorer notre système de retraite (contrairement à la contre-réforme que voudrait imposer le gouvernement) il est bon de rappeler que les entreprises et Thales aussi, ont une responsabilité sociétale et un rôle à jouer: 1% d’augmentation de salaires en France représente 2 milliards d’euros pour nos caisses de retraites. Il est donc possible de financer une retraite juste, efficace, et même de revenir à 60 ans en France.