Depuis le début de l’épidémie de COVID19, la CGT Thales est intervenue avec un objectif prioritaire : la sécurité et la santé de tous les salariés travaillant pour le Groupe (salariés Thales, sous-traitants, intérimaires, prestataires…).
Première phase : La mise en sécurité rapide
Dès le mardi 17 mars, suite à l’annonce du confinement mis en place en France face à l’urgence sanitaire, les syndicats CGT sont intervenus dans tous les établissements, pour protéger en urgence l’ensemble des salariés, par une mise à l’arrêt des sites.
Dans le même temps, la CGT Thales écrivait au PDG du Groupe pour que Thales prenne ses responsabilités sur le plan collectif, que toutes les mesures nécessaires soient prisent pour que l’immense majorité des salariés du Groupe n’ait pas à venir travailler, que les établissements soient fermés, afin de respecter le plus strictement possible le confinement nécessaire face à la propagation du virus COVID-19. g https://coord.cgtthales.fr/2020/03/thales-doit-prendre-ses-responsabilites-face-a-lurgence-sanitaire/
Le 25 avril nous écrivions à nouveau au PDG du Groupe pour mobiliser les forces vives du Groupe pour aider la société à passer ce cap difficile. L’idée est de mobiliser une partie de la R&D du Groupe pour accélérer notamment le développement et la qualification de solutions améliorant les solutions d’imagerie médicale développée dans le Groupe, ou encore d’y associer de l’IA pour améliorer le diagnostic du COVID-19. https://coord.cgtthales.fr/2020/03/covid-19-courrier-au-pdg-de-thales-pour-mobiliser-les-forces-vives-du-groupe-pour-aider-la-societe-a-passer-ce-cap-difficile/
Le 26 mars, un accord Groupe était signé entre les 4 organisations syndicales représentatives (CFDT, CFE-CGC, CFTC et CGT) et la direction du Groupe, portant sur les mesures à mettre en place dans les entreprises du Groupe pour faire face à l’épidémie de Covid19. En ce qui concerne la CGT Thales, nous avons pris la décision de signer pour aller dans le sens de notre demande initiale, et faire en sorte de ne maintenir sur site que les seules activités réellement vitales et critiques. https://coord.cgtthales.fr/2020/03/accord-groupe-sur-la-situation-epidemique-protegeons-dabord-la-sante-de-tous/
Le 1er avril, nous écrivions en intersyndicale Groupe aux membres du COMEX de Thales pour les inciter à faire respecter scrupuleusement l’accord signé, et ne maintenir sur les établissements du Groupe que les seules activités critiques et vitales pour la population et la nation, afin encore une fois prioriser la santé et la sécurité de tous. Le 7 avril, devant l’absence de réponse du Groupe, un communiqué de presse était envoyé. https://coord.cgtthales.fr/2020/04/lettre-ouverte-aux-dirigeants-du-groupe-thales/
Deuxième phase : l’obsession financière.
Le 3 avril, connaissant les volontés du Groupe de satisfaire les marchés financiers, les promesses faites aux actionnaires, nous écrivions, là encore en intersyndicale Groupe, au PDG du Groupe, pour lui demander de renoncer au versement des dividendes cette année. Cela a bel et bien été fait par la suite, mais hélas les acomptes versés en fin d’année dernières, eux, n’ont pas été remboursés. Cela montre bien l’hérésie de ces pratiques d’acomptes sur dividendes, avant même de connaitre les résultats économiques du Groupe… Il serait grand temps que ces pratiques cessent, que le coût du capital soit enfin reconnu et combattu.
Depuis le début de cette crise sanitaire, Thales a une obsession : sacraliser sa trésorerie, avant tout. Le cash, le cash, le cash…
Et pourtant, Thales dispose d’une capacité de liquidité disponible. En effet à fin 2019, le Groupe disposait de 2,9 Milliards€ de trésorerie et d’équivalents de trésorerie et d’une ligne de crédit bancaire non tirée de 1,5 Milliards€ expirant en décembre 2021. Afin de renforcer sa liquidité, Thales a signé, en complément, une ligne de crédit syndiquée de 2 Milliards€. Ainsi, dès le début de cette crise Thales avait une capacité de financement de plus de 6 Milliards€, de quoi voir venir…
Mais évidemment cela n’était pas suffisant pour les financiers…et l’idée, qui oscille entre maladresse et provocation, de reporter le versement de la participation et de l’intéressement aux salariés, s’est fait jour. Une nouvelle fois, nous avons envoyé au PDG, en intersyndical, un courrier le 21 avril, suivi d’un communiqué de presse, pour demander que ce report ne soit pas mis en place. https://coord.cgtthales.fr/2020/04/communique-de-presse/
En effet, celui-ci, dicté encore une fois par des considérations purement financières, n’avait aucun sens selon nous. Thales a la capacité financière de maintenir ce versement en juin, au vu de sa capacité de financement, celui-ci représentant environ 100 millions d’euros. De plus, ce report intervient après que les salariés aient accepté beaucoup d’effort, en terme de CP, RTT, conditions de travail mais aussi au moment où les premiers impacts de l’activité partielle, en terme de rémunération se fera sentir. Mais entre dogme financier et soutien aux salariés, la direction semble avoir fait son choix.
Troisième phase : et Maintenant ?
La crise que nous traversons provoque des chamboulements dans nos sociétés et nos vies. Des questionnements apparaissent sur ce que sera « le jour d’après ». Fidèle à son engagement, la CGT Thales est force de propositions pour transformer notre société, que ce soit au sens « Thales » ou plus globalement au sens « national ».
C’est dans cet esprit que nous avons envoyé un courrier, le 4 mai, à nouveau au PDG, pour lui faire part de nos propositions pour l’avenir de notre industrie. https://coord.cgtthales.fr/2020/05/avenir-de-notre-industrie-les-propositions-de-la-cgt-thales/
Cela fait 8 ans que la CGT Thales porte le projet de développement d’une industrie du médical en France, et de développer une 6ème GBU du médical au sein du Groupe.
Des Comités Stratégiques de Filière (CSF), piloté par le Ministère de l’Economie et des Finances, structurent au niveau national différentes filières afin de porter des projets d’innovation. La CGT Thales est présente au niveau du CSF des industries et technologies de la santé. Nous y portons le projet d’un centre technologique appliqué au déploiement de la filière, dédié à la fabrication de prototypes. Notre projet a été retenu comme un projet d’étude au sein du CSF.
La crise épidémique actuelle a mis à jour le manque crucial de moyen en France en équipements médicaux, mais aussi la nécessité de retrouver une certaine souveraineté nationale sur des activités essentielles et critiques. Le médical, aujourd’hui au centre de toutes les préoccupations, fait partie de ces besoins essentiels et vitaux pour la population et la nation dans un sens plus large.
Notre courrier portait aussi sur la nécessité de soutenir tout le tissu industriel et notamment les PME/TPE avec qui nous travaillons. Enfin, nos dernières propositions portaient sur l’avenir de l’industrie aéronautique, et la nécessaire transition écologique et énergétique à développer.
Mais pour cela, il est fondamental que les reprises d’activités, sur nos sites, qui vont venir dans les jours et semaines à venir, se passent de la meilleure façon à la fois en terme de sécurité et santé mais aussi de conditions de travail pour toute la communauté de travail sur nos sites (salariés Thales, sous-traitants, intérimaires, prestataires…).
C’est dans ce but que nous avons demandé l’ouverture rapide d’une négociation au niveau du Groupe pour cadrer ces reprises d’activités post confinement. Il est important pour nous de pouvoir traiter les points suivants :
- Limitations des mesures applicables, notamment par rapport à la loi d’urgence sanitaire
- Favoriser et encadrer le télétravail
- Améliorer et suivre les conditions sanitaires sur site
- Encadrer la mise en place d’organisations du travail minimisant la présence simultanée sur site
- Améliorer les conditions de travail suite à la mise en place des mesures sanitaires
- Cadrer et suivre l’activité partielle mise en place
- Revoir la politique industrielle et achat envers la sous-traitance
- Conforter les prérogatives des représentants du personnel.
Pour l’instant la direction du Groupe estime que cette négociation n’est pas nécessaire, mais nous ferons tout pour qu’elle se rende compte de la réalité du terrain et ouvre rapidement cette négociation importante pour tous les salariés.