Une mobilisation massive pour notre système de retraite :
Depuis 8 jours, notre pays est plongé dans un conflit social majeur. La grande majorité des salariés du privé et du public, les retraités, les privés d’emploi, les étudiants expriment leur opposition à la destruction massive de notre système solidaire de retraites par répartition, voulue par le patronat, le monde de la finance et portée par le gouvernement.
Mercredi, le gouvernement, par la voix de son Premier Ministre, a confirmé et aggravé les propositions contenues dans le rapport dit Delevoye. Les objectifs affichés sont clairs : faire travailler plus longtemps tous les salariés du privé et du public avec, au bout du bout, au nom du soi-disant « coût du travail », une retraite amputée obligeant celles et ceux qui le pourront à opter pour la capitalisation à la satisfaction des lobbies financiers.
Pire encore, alors que nous sommes dans une période de renouvellement important des générations, notamment dans notre branche, le gouvernement entend pousser l’individualisme à son paroxysme et sacrifier notre jeunesse. De quel droit, au nom de qui et de quelle morale pourrions-nous accepter d’hypothéquer la retraite de nos enfants et petits-enfants ?
Il est remarquable que cette déclaration du premier ministre ait eu deux mérites :
- L’unanimité des syndicats de salariés de notre pays ont aujourd’hui déclaré leur opposition à cette régression sociale,
- Seul le MEDEF (et pour notre branche de la métallurgie l’UIMM) est satisfait de cette réforme.
Nous sommes au cœur d’un conflit social où l’enjeu est le choix de société que nous voulons pour notre pays. La CGT, une fois encore, ne se contente pas de s’opposer à la destruction de notre système solidaire. Nous faisons des propositions pour améliorer la retraite de toutes et de tous et en particulier pour assurer le financement sur le long terme d’une retraite permettant à chacun de vivre selon ses besoins.
Nous le savons ici, si nos régimes sont affaiblis, c’est dû aux politiques successives répondant aux exigences patronales d’exonération de cotisations sociales, de blocage des évolutions de salaire, de suppressions d’emplois et d’inégalités salariales. Dans notre branche, nous sommes au cœur de ce dispositif de casse. Depuis quatre ans dans la négociation du nouveau dispositif conventionnel, l’UIMM est à la manœuvre sur tous les thèmes pour raboter nos garanties collectives, ne plus reconnaitre les qualifications attachées aux salariés, augmenter le temps de travail, refuser de prendre en compte la pénibilité. Le patronat de la métallurgie veut se décharger de ses obligations en matière de protection sociale, bloquer les déroulements de carrière, supprimer la prime d’ancienneté, tout cela pour, à terme, baisser la masse salariale de la branche avec pour conséquence le renforcement du déséquilibre de notre sécurité sociale.
Et que dire de ce constat dramatique sur l’écart salarial constant entre les femmes et les hommes dans la métallurgie, résultant de l’absence de volonté patronale de supprimer concrètement cette injustice. Nous le savons, réduire cet écart c’est verser 6.5 milliards d’euros supplémentaires dans les caisses de la sécurité sociale et la métallurgie doit y prendre toute sa part.
De plus, depuis des années, la CGT porte l’exigence légitime de l’augmentation significative des minima des ingénieurs et cadres dont on connait l’impact sur les minima des autres catégories dans les territoires. Depuis des années, au contraire, l’UIMM freine des quatre fers pour limiter la hausse des salaires jouant contre notre camp, contre l’attractivité de la branche.
Pour information, une augmentation de 10 % des salaires de la métallurgie, comme la CGT le revendique, apporterait plus de 4 milliards d’euros dans les caisses de la sécurité sociale. Pérenniser et améliorer notre système solidaire de retraite, c’est donc possible.
Dans ce mouvement social, les métallurgistes, partout dans notre pays, prennent toute leur part de responsabilité et se mobilisent autour de leurs revendications : l’emploi, l’augmentation des salaires, l’exigence d’une Convention Collective Nationale de haut niveau social, la prise en compte de la pénibilité au travail au travers de départs anticipés financés par une mutualisation au niveau de la branche, une retraite décente ….
La fédération CGT métallurgie est aux cotés de celles et ceux qui luttent et donne rendez-vous à tous les salariés dans les grèves et manifestations le 17 décembre et au-delà si nécessaire. Cette déclaration a été faite lors de la négociation face à l’UIMM, sur les rémunérations, ce vendredi 13 décembre 2019.
Le régime spécial de retraite Thales en danger :
La CGT Thales vous le répète souvent : les salariés Thales ne sont pas isolés, coupés du monde, ni même protégés par un dôme invisible qui empêcherait la régression sociale que porte le projet du gouvernement de toucher l’ensemble des salariés.
Ainsi l’avenir de notre « régime spécial de retraite » Thales est lui aussi en danger du fait de cette contre-réforme. En effet, nos différents accords proposent plusieurs mesures spécifiques concernant la retraite :
- Une compensation de la pénibilité avec des critères définis par société en fonction de nos métiers
- Une indemnité de départ à la retraite majorée par rapport à notre convention collective
- Le CET de fin de carrière, permettant d’anticiper son départ à la retraite
- Les MAD (Mise A Disponibilité), sorte de pré-retraite Thales conditionnées à des situations de baisses de charge ou de mutations industrielles et technologiques importantes
- La compensation du malus sur les retraites complémentaires, liée à « l’âge d’équilibre » sur le régime AGIRC-ARCCO, via le CET de fin de carrière ou les MAD
LA CGT THALES APPELE TOUS LES SALARIES A SE MOBILISER :
Thales bénéficie aussi d’exonérations de cotisations sociales. Thales est l’un de ces champions du CAC 40 qui versent des millions d’euros de dividendes (environ 400M€ l’an dernier). L’égalité professionnelle femmes/hommes n’est pas encore totalement appliquée chez Thales, notamment en termes d’évolution de carrières. Tout cela pèse lourdement sur nos cotisations et donc sur les recettes pour nos caisses de retraites.
La CGT Thales appelle tous les salariés à ancrer ce mouvement social dans toutes les sociétés du Groupe, à se mobiliser dans tous nos établissement, à l’appel de l’ensemble des organisations syndicales, toutes opposées maintenant à ce projet du gouvernement.
Nous vous
appelons à répondre aux appels à débrayages, à la grève, à participer
massivement aux manifestations près de chez vous et en premier lieu à la
nécessaire grande journée d’action du mardi 17 décembre 2019. Toutes les
organisations syndicales de salariés de ce pays appellent à rejoindre ces
manifestations. Une mobilisation massive permettra de faire reculer le
gouvernement sur son projet et ainsi d’enclencher une véritable réforme de
progrès social, pérennisant et améliorant notre système de retraite solidaire
par répartition.
Pour aller plus loin, deux analyses économiques:
Notre site d’information spécifique: https://reforme-retraite.info/