Réforme des retraites : un déni démocratique assumé

Embourbé dans les affaires, le ministre du Travail, Eric Woerth, arrive à trouver de grandes satisfactions dans la tâche que lui a assignée le chef de l’Etat.
C’est ainsi qu’il s’est réjoui, la semaine passée, après les travaux de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale : « C’est un succès, cela ne pouvait pas mieux se passer », a-t-il lancé après que celle-ci eut adopté, jeudi 22 juillet, le projet de loi de réforme des retraites, qui relève l’âge légal de soixante à soixante-deux ans.
En effet, cela ne pouvait pas mieux se passer pour la majorité présidentielle qui a imposé le huis clos sur les travaux des parlementaires après avoir, durant des mois, refusé toute négociation avec l’ensemble des organisations syndicales et imposé un calendrier à marche forcée. Tous les amendements qui contestaient le fond de la réforme ont été jugés irrecevables, sous couvert de l’article 40 de la Constitution.
Par ailleurs, les temps de parole étaient chronométrés, chaque intervention ne pouvant excéder deux minutes. « Les quelques amendements adoptés par la commission n’affectent pas la teneur du projet et son caractère régressif », relève la CGT, pour qui « jamais une réforme d’une telle importance n’avait été traitée avec un tel mépris de la démocratie la plus élémentaire ».

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