Pendant les affaires, la réforme continue.

Ceux qui naïvement pensaient que l’affaire Woerth-Bettencourt était une opportunité de faire caler l’exécutif sur la réforme des retraites en seront pour leurs frais. Le texte sera bien présenté en Conseil des ministres ce mardi pour être débattu par l’Assemblée en septembre. Cette affaire aux relents détestables donne une impression de fin de règne et de débandade au sommet de l’État, mais elle ne fait finalement qu’entraver les plans de communication dessinés par les spin-doctors de l’Élysée.

La mise en pleine lumière de cette collusion, ce mélange des genres, entre richesse insolente et le sommet de l’État risque de ne servir que les populistes qui font leur miel de tous ces scandales. Elle a aussi mis en lumière l’utilité d’une presse libre et indépendante qui est devenue très vite la bête noire et la cible privilégiée d’une droite arrogante. La bataille contre cette réforme des retraites et pour obtenir une réforme de progrès doit se jouer ailleurs. Les syndicats qui ont appelé à une nouvelle mobilisation nationale interprofessionnelle le 7 septembre ont d’ailleurs clairement choisi de se placer sur le terrain revendicatif et sur un mode unitaire pour faire reculer le gouvernement dans son projet. « L’agenda prévu de la concertation n’est pas du tout modifié, tout se déroule comme prévu, avec une concertation sur les trois points demandés par le président de la République » a indiqué le cabinet du ministre du Travail la semaine passée avant de recevoir les organisations syndicales en réunions bilatérales. Et ces séances n’ont pas varié non plus dans leurs thématiques puisqu’elles portent sur les volets de la réforme sur lesquels l’Élysée a ouvert la voie le 18 juin à de possibles modifications. La CGT est sortie le 8 juillet de cette réunion en accusant le gouvernement de balader les syndicats, de ne faire aucune nouvelle proposition, aucune ouverture. Ainsi, pour ce qui concerne la prise en compte de la pénibilité pour la retraite, « ils nous ont indiqué qu’ils n’avaient aucune intention de modifier le texte, si ce n’est de le renforcer sur son volet prévention », a déploré Éric Aubin qui conduisait la délégation de la CGT. « La situation du gouvernement fait qu’il cherche à afficher une poursuite de la concertation avec les syndicats », a-t-il jugé. L’heure n’est donc pas à s’endormir, mais bien à préparer le rendez-vous de la rentrée sociale inédit dans sa forme et son ampleur unitaire.

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