Six mois d’une crise sanitaire qui a ébranlé le monde… Six mois de confinement, d’arrêt de l’économie, de morts, de suractivité pour certains salariés, de mise en danger par le patronat mais aussi six mois de respiration pour la planète, de temps retrouvé pour soi et sa famille, de réduction du temps de travail.
Cette crise est une allégorie de la situation du monde. Elle a montré que ce dernier est à un point de bascule, entre le clair-obscur d’un monde qui n’en finit plus de s’éteindre et la lumière d’un autre monde dont nous rêvons.
Alors même que la crise sanitaire n’est pas terminée, la période qui s’ouvre va être primordiale pour définir ce nouveau monde. La CGT portera ses idées d’un monde solidaire et écologique où l’économie reprendra la place qui devrait être la sienne : au service du bien-être des humains et non à leur asservissement pour une vaine course aux profits. Dans une période post-crise où tout va s’accélérer, à nous aussi, par nos actions quotidiennes, d’agir pour aller vers une société de coopération et non de compétition.
AU NIVEAU NATIONAL :
Nos propositions CGT :
La CGT a signé avec une vingtaine d’organisations, dont Greenpeace et Oxfam, un plan de sortie de crise qui associe le social et l’écologie, qui réconcilie la lutte contre la fin du monde et celle de la fin du mois.
https://www.cgt.fr/dossiers/le-progres-social-et-environnemental-cest-possible-et-urgent
Lors du Ségur de la santé, la CGT a porté un projet de réorganisation de l’hôpital et de notre système de soins, incluant des propositions de développement d’une industrie pharmaceutique et des dispositifs médicaux au service des besoins de la population.
La CGT, s’appuyant sur le travail réalisé depuis 8 ans par la CGT Thales, a porté au niveau du Conseil National de l’Industrie des projets concrets pour reconstruire une filière industrielle des dispositifs médicaux. Nous avons en particulier proposé des solutions pour produire des testeurs PCR, des respirateurs ou bien des systèmes d’imagerie qui ont tant manqué pour soigner la population.
Les positions du patronat et du gouvernement :
De son côté le patronat de notre branche priorise la relance des négociations pour casser la convention collective de la métallurgie et revoir à la baisse les droits des travailleurs.
Le gouvernement produit en série des ordonnances qui remettent en cause de nombreux points du code du travail et s’attaquent même aux libertés des citoyens.
Il continue d’appliquer la réforme du chômage qui jettera des millions de personnes dans la précarité. Il veut remettre sur la table la réforme des retraites sans même changer une ligne de son projet qui, avant le confinement, était massivement rejeté…
Face à ces deux orientations, et pour aller vers un monde socialement et écologiquement responsable, la CGT a proposé à toutes les autres organisations syndicales une journée nationale d’action et de manifestation le 17 septembre prochain. Nous appelons tous les salariés du groupe à y participer, pour notre avenir et de celui de nos enfants.
A Thales
Pour comprendre la situation reprenons la réponse de Patrice Caine à une question du journal les Echos :
La crise sanitaire a-t-elle durement frappé Thales ?
Thales est bien sûr impacté par la crise sanitaire, mais nous démontrons aussi à la faveur de ce choc notre capacité de résilience. Notre chiffre d’affaires est en baisse de 5,4 %, ou encore de 13,6% en organique. C’est une baisse, certes, mais relative. Le résultat opérationnel est, lui, passé de 820 millions sur la même période l’an dernier à 348 millions. Le bateau Thales va traverser cette tempête sans que sa quille ne touche le fond. Un acteur centré sur un seul métier peut être porté par la vague quand tout va bien mais un groupe intégré multi métiers comme le nôtre résiste bien mieux en cas de crise majeure sectorielle. La crise du transport aérien va nous affecter, mais moins que d’autres car le secteur de l’aéronautique civile ne représente que 11% de nos revenus.
Les Echos, le 27 juillet 2020
Ainsi Patrice Caine le dit clairement : Thales va bien grâce à une stratégie diversifiée que défend la CGT et qu’il décriait avant car elle ne permettait pas, selon lui, d’atteindre les niveaux de rentabilité exigés par le marché.
Gagnons une amplification de notre modèle de diversification et une transformation vers des productions socialement et écologiquement responsables.
En premier lieu la responsabilité sociale de Thales est de préserver et développer l’emploi en interne mais aussi au niveau de son réseau de sous-traitants. Pour cela, arrêtons la politique de désindustrialisation du territoire par l’externalisation et la délocalisation.
Un exemple emblématique : Thales a racheté GEMALTO il y a 18 mois et aujourd’hui veut délocaliser l’intégralité de la production de cartes SIM. A terme cela condamne le site DIS de Pont-Audemer, fragilisant ainsi un territoire déjà durement touché par le chômage. D’autres solutions sont possibles. La CGT porte un projet de réindustrialisation du site par la relocalisation d’activités réalisées aujourd’hui par de la sous-traitance dans les pays à bas coût.
Dans le même esprit, la direction dit elle-même que Thales va bien et que la crise de l’aéronautique n’impacte notre Groupe qu’à la marge. Pourtant elle souhaite réaliser un plan de restructuration impactant de manière notable l’emploi… La négociation d’un accord sur ce sujet commencera le 9 septembre, se télescopant ainsi avec celle sur le temps de travail.
Ces deux négociations, ainsi que celle d’un avenant à l’accord Groupe sur le télétravail, seront structurantes pour les prochaines années en ayant un impact important sur notre vie quotidienne.
Nous devons nous y impliquer activement et être à l’offensive pour que notre Groupe s’engage à :
- Préserver et développer l’emploi de qualité,
- Soutenir et préserver ses sous-traitants,
- Développer la production en France, allant des composants aux systèmes,
- Investir massivement dans l’avenir en utilisant l’argent qui aurait dû être versé en dividendes en 2021 et 2022,
- Développer des productions utiles à la population comme les dispositifs médicaux, l’imagerie médicale et la gestion de données médicales,
- Refuser de vendre des systèmes d’armes à des pays qui les utilisent pour perpétrer des massacres ou des actions de soumission de peuples (comme par exemple l’Arabie Saoudite au Yémen),
- Réduire le temps de travail. La crise que nous traversons a prouvé que c’est possible. En effet, pour assurer la « distanciation sociale » de nombreux salariés ont travaillé en équipe de 6 heures par jour, soit 30h par semaine, sans perte de salaire. De l’aveu même des directions, la productivité n’a pas baissé, voire a augmenté… travailler moins pour travailler mieux et tous n’est donc pas qu’un simple slogan.
La CGT porte des projets concrets et réalistes permettant, à notre niveau, de contribuer à faire que le monde post-crise aille vers une société plus juste socialement et plus écologique. La manifestation organisée en septembre à La Défense, par les syndicats de Pont-Audemer pour défendre le site, sera importante pour l’affirmer. Nous appelons tous les salariés du Groupe, en priorité ceux d’Ile-de-France, à venir exprimer leur envie de changement et leur solidarité avec nos collègues de DIS.