Les suppressions d’emplois, la surcharge permanente de travail, la conciliation vie privée/vie professionnelle, le trajet domicile-travail sont les problèmes les plus difficiles à vivre pour les salariés, et cela risque encore de s’aggraver dans les années à venir.
Le télétravail serait la solution miracle pour répondre à ces problèmes. En théorie, sa pratique pourrait se révéler intéressante … mais la réalité est bien autre, et le vécu des salariés en télétravail est bien plus complexe.
Le danger est de voir toutes les limites supprimées : peu importerait que l’on travaille la nuit, les week-ends ou en vacances, pourvu que l’on atteigne les objectifs qui nous sont imposées via les EAA.
Chez THALES l’association « MOBILITY + FORFAIT JOUR » ressemble fortement à « plus d’heures travaillées sans aucune limite avec des outils technologiques de plus en plus intrusifs » le tout, en final, au bénéfice des employeurs.
Nous sommes tous potentiellement des « Mrs Jourdain » du télétravail (au sens étendu ), nous utilisons des Smartphones avec « push-mails », des « mobility » avec des accès à nos messageries professionnelles.
La réglementation est nécessaire et urgente au vu des débordements de l’utilisation de ces nouveaux outils.
Les délégués CGT de certains sites ont demandé maintes fois un bilan du nombre de connexions mensuelles avec « mobility », sans succès, la direction répondant qu’il est difficile de faire la part entre connexion personnelle et connexion professionnelle (peut-on jouer au démineur en passant par le réseau THALES ?).
Toujours est-il qu’une dérive s’installe tant sur le nombre de « mobility » attribué que sur le nombre d’heures de connexion. Il est temps de stopper cette dérive et de faire appliquer un accord clair qui soit capable de mesurer exactement le temps de travail, de préserver l’équilibre vie privée/vie professionnelle.
Deux accords sont en cours de négociation, chez Thales Alenia Space et Thales Communications et Sécurité, pour autoriser les salariés à travailler chez eux, un ou deux jours par semaine.
Ceci étant plus opportun pour les centres de région parisienne pour éviter les déplacements journaliers de plus en plus difficiles.
Un état des lieux vient d’être fait le 22 novembre 2012 au niveau du groupe. Une négociation devrait débuter d’ici peu (dès que la situation dans Thales le permettra).
Nous sommes POUR car il y a nécessité d’encadrer toutes les formes de télétravail au regard des aspirations des salariés et de l’efficacité du travail.
Cela doit être la règle pour mettre fin au dévoiement qu’opère le MEDEF et une partie du patronat qui n’y voient qu’un outil supplémentaire de surexploitation.
Quelques axes de réflexion :
- La définition précise de ce qu’est le télétravail
- Mise en place d’un suivi pour qu’il n’y ait pas de discrimination faite au télétravailleur, que ce soit en matière de qualification et salaire.
- Fourniture par l’employeur de tout le matériel nécessaire au télétravail ( paiement de la ligne internet au domicile du salarié).
- L’encadrement et le suivi du travail du télétravailleur pour ne pas subir un débordement des jours et des heures de travail avec une trop forte intrusion dans la vie privée.
- La possibilité d’apprécier la qualité de la vie au travail des télétravailleurs afin de mettre en œuvre des accords sur les risques psychosociaux.
Pour au mieux préparer cette négociation, nous vous sollicitons et en premier lieu toutes celles et ceux qui ont déjà une activité professionnelle en dehors de leur lieu de travail.
Si vous êtes dans une situation de déséquilibre vie professionnelle/vie privée : contactez vos délégués du personnel CGT. Ils sont là pour vous aider.