Plouf !

S’il fallait décerner des prix de persuasion c’est incontestablement à Laurence Parisot, la patronne des patrons qu’il faudrait décerner une mention spéciale pour avoir réussi à convaincre le gouvernement en moins d’une semaine de transformer la fameuse prime aux salariés annoncée hâtivement par Nicolas Sarkozy en un simple abondement des dispositifs existants.

C’est ainsi que, selon le Figaro de jeudi 5 mai, les dernières modalités de la mesure ont été tranchées et le texte devrait être adressé la semaine prochaine au Conseil d’État. La prime sera bien obligatoire mais elle pourra être versée autrement qu’en numéraire. Sous condition d’accord collectif, la prime pourrait ainsi prendre l’aspect d’un surplus de participation ou d’intéressement, d’une prise en charge d’une mutuelle ou encore d’une distribution d’actions gratuites. Le montant et les modalités de la prime doivent être négociés au sein de l’entreprise, dans les mêmes conditions que la participation ou l’intéressement.
À défaut d’accord avec les organisations représentatives du personnel, la fixation des modalités revient à la seule direction de l’entreprise.
Parisot l’a rêvé, Sarkozy le fait et il n’a pas fallu plus d’une semaine pour que la présidente du Medef convertisse le gouvernement. La patronne du Medef souhaitait en effet utiliser la négociation collective, qui n’impose aucune obligation de résultat, pour pouvoir utiliser ces « merveilleux » leviers que sont la participation et l’intéressement.
Comme le craignait la CGT, on ne parle donc pas du sujet qui fâche : l’augmentation des salaires, la reconnaissance des qualifications et des responsabilités, l’égalité salariale entre les hommes et les femmes. Mais l’exécutif et le patronat ne peuvent se sentir quittes sur ces dossiers où s’accumulent les contentieux.
C’est ainsi que l’annonce de la congélation des salaires des fonctionnaires pour deux ans va trouver une réplique unitaire des huit organisations syndicales qui appellent à la grève le 31 mai.
Dans le secteur privé, les conflits salariaux continuent à se développer en réponse à des négociations qui patinent ou qui se concluent sur des accords insuffisants.

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