Division aeronautique : les profits de la crise

Faisant suite à un séminaire en date des 4 et 5 mai au niveau de la Division AEROSPACE, le COMEX de la division a entrepris de mettre en œuvre des mesures visant à diminuer les coûts dans tous les sites de la Division. Nos dirigeants s’appuient sur la crise pour devancer ses conséquences : diminution des cadences AIRBUS, diminution envisagée des investissements militaires en matière de défense en 2010 par un retournement des financements (Mirage Indien, Rafale – ABU DHABI)

Les trafics aériens en baisse fret (-25%) et passagers (de –5 à –10%) Certaines annonces de réduction d’emploi ou de chômage partiel engagent à la prudence. (Bombardier, Dassault, business régional, ) Les perspectives envisagées pour la DAE sont ainsi revus à la baisse. Pour autant, la Division s’appuie sur des forces : Balance d’activités Civiles et Militaires équilibrées, Bonne position sur le business, Compétitivité de l’entreprise assurée, Bonne santé financière du Groupe. Mais, la Division comporte des faiblesses : Amélioration de sa compétitivité, Dollar raisonnable qui peut croître avec la croissance US, Compétences insuffisantes, Manque de capacité d’investissement (cash), Evolutions de l’activité. Ce mardi 12 mai, les Délégués Syndicaux Centraux de THAV étaient avisés en audioconférence par le DRH de la société de cette situation et des actions envisagées. Ces actions à entreprendre de suite et à plus long terme, visent à : Geler les recrutements, Réduire la sous-traitance en ne faisant plus appel au personnel intérimaire et contrat à durée déterminée, Fermer l’ensemble des établissements entre le 1er et le 14 août, Encourager la mobilité, Réduire les frais de voyages de 20% Simplifier les processus et les procédures, Viser une baisse des prix de nos fournisseurs.

Notre point de vue : L’industrie aéronautique et spatiale est très peu affectée par la crise mais de façon diversifiée suivant la place de l’entreprise dans le processus industriel. En effet nous sommes dans une phase de forte croissance dans tous les secteurs, mais le climat général sert au patronat de la filière pour dramatiser la situation et accélérer ainsi les restructurations dont il rêvait pour accroître sa profitabilité. Dès lors, sous prétexte de quelques annulations ou reports de commandes les directions, notamment celles des grands groupes, en profitent pour amplifier leurs exigences sur tout le réseau de sous- traitances et de fournisseurs en vue de rabaisser les coûts, supprimer des emplois (les précaires en premiers lieux), développer le chômage partiel, remettre en cause des acquis, la durée du travail et son organisation, externaliser, vendre des activités ou des usines, et surtout délocaliser en zones dollar ou à bas coûts. Cette stratégie qui mène dans des impasses, créée des difficultés dans toutes les chaînes industrielles, de la recherche, aux études à la conception, en passant par la production et la maintenance. De ce fait, des programmes majeurs comme l’A380, le NH90, l’A400M sont mis en difficultés avec de fortes répercussions chez les équipementiers et sous-traitants. C’est toute l’industrie aéronautique et spatiale qui risque de s’affaiblir à plus ou moins long terme. Il est vraiment temps de dire stop à ces gâchis et cette inefficacité. La CGT se déclare d’ores et déjà opposée aux mesures qui visent l’emploi et les conditions de travail des salariés de la DAE. La CGT invite l’ensemble des salariés à combattre les mesures annoncées qui ne sont que de fausses économies et encourage chacune et chacun à continuer à faire des propositions aptes à accroître l’efficacité des Etudes et de la Production.
Catherine THIRION Jean-Luc CHEVET Michel JUTEAU
Délégués Syndicaux Centraux UFICT-CGT

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