Une forme de conflit d’intérêt ?
Commençons par l’actualité récente, et pour couper court à tout procès « moral », actualité publique: les actions gratuites pour nos dirigeants. (cf Actions gratuites : les bonnes affaires du comité exécutif de Thales)
En 2020, soit disant par « solidarité » les cadres dirigeants avaient dû faire des « efforts » sur leur politique salariale, mais en contreparties ils avaient obtenu « quelques » actions gratuites, 375325 actions au total en l’occurrence.
Fin novembre 2024, ces mêmes cadres dirigeants ont pu revendre leurs actions et ainsi toucher, comme aurait dit l’autre, « un pognon de dingue »…Vous pouvez retrouver le détail de ces ventes, publié le 25 novembre 2025, sur le site de l’AMF (Autorité des Marché Financiers). (cf AMF : Base des décisions et informations financières (BDIF)
En effet les membres du Comité Exécutif, c’est à dire celles et ceux qui décident de la trajectoire et la stratégie de notre Groupe, ont touché plusieurs centaines de milliers d’euros. Nous pouvons citer:
- Philippe Valley (Directeur DIS): plus d’1 million d’€
- Isabelle Simon (Secrétaire Générale du Groupe): plus de 900.000 €
- Pascal Bouchiat (Directeur Financier du Groupe): plus de 900.000 €
- Pascale Sourisse (Directrice du développement international): plus de 700.000 €
- Philippe Keryer (Directeur Stratégie du Groupe): plus de 700.000 €
- Yannick Assouad (Directrice AVS): plus de 500.000 €
- Hervey Derrey (Directeur Spatial): plus de 500.000 €
- Philippe Duhamel (Directeur DMS): plus de 500.000 €
- Christophe Salomon (Directeur SIX): plus de 250.000 €
- Hervé Dammann (Directeur LAS): plus de 200.000 €
Si nous citons ces noms ce n’est pas par provocation ou esprit négatif mais parce que l’on parle ici des dirigeants de notre Groupe, des membres du Comité Exécutif, celles et ceux qui ont choisi justement de piloter notre Groupe via le prisme de la finance, pour honorer les promesses faites aux marchés financiers, pour renforcer coûte que coûte la profitabilité, l’Ebit afin de… maximiser le cours de l’action !
C’est en ce sens que nous parlons ici d’un potentiel conflit d’intérêt, d’autant plus que la stratégie ultra financière de notre Groupe à de nombreuses conséquences négatives notamment sur:
- Nos conditions de travail, via notamment une intensification des charges de travail. Il faut honorer notre carnet de commande qui est à son plus haut historique mais sans moyens supplémentaires.
- L’investissement dans nos outils de travail, notamment les outils informatiques ou en production. Là encore il faut faire avec peu de moyens, des outils souvent développés hyper rapidement et introduis alors qu’ils ne sont pas finalisés.
- L’investissement sur nos sites, nos établissements. Celui-ci a été pendant très, trop longtemps, largement en dessous du minimum nécessaire. Le résultat est qu’aujourd’hui bon nombre de sites sont vétustes, et souvent trop petits.
- La politique salariale: Oui, pour maximiser l’Ebit, il faut pour nos dirigeants minimiser la masse salariale. Cette année, alors que notre Groupe ne s’est jamais aussi bien porté économiquement, que notre carnet de commande est à son plus haut historique, que nous avons en réalité une excellente visibilité, la première proposition de politique salariale a été aussi basse que pendant le Covid en 2021. Le résultat des politiques salariales de ces dernières années est que nous avons toutes et tous perdu du pouvoir d’achat, du pouvoir de vivre… et ce n’est pas pour l’instant la proposition de politique salariale de 2025 qui va rattraper ce pouvoir de vivre perdu.
Le coût du Capital peut-il mettre en danger notre Groupe ?
Nous le répétons depuis des années, les dirigeants de notre Groupe ont décidé de porter une stratégie tournée vers la finance, vers la profitabilité et la maximisation du cours de l’action, cette stratégie si bien illustrée par la communication du Groupe via la baignoire de Cash.
C’est exactement la même stratégie par exemple qu’avait pris Boeing, et on en voit aujourd’hui les résultats et les dangers. Mais en plus; cette stratégie coûte très chère, et le coût du capital pèse fortement sur nos capacités d’investissements.
La CGT Thales a calculé pour vous le coût du capital par mois et par salarié.e. L’équation est plutôt simple : Pour chaque année, on divise le montant total des dividendes et du rachat d’actions par le nombre de salariés dans le monde et par 12. Avant covid, chaque salarié.e produisait en moyenne autour de 500€ par mois pour la finance (ce qui était déjà énorme), mais le montant a explosé depuis (voir ci-contre) !
En 2023, chaque salarié.e Thales dans le monde a travaillé pour en réalité payer plus de 1000€ par mois aux marchés financiers ! Devons nous réellement continuer sur cette trajectoire ? N’est-il pas en réalité temps de redonner la parole à celles et ceux qui créent les richesses de notre Groupe : VOUS ? N’est-il pas en réalité temps de s’intéresser à la stratégie de notre Groupe, en passant pourquoi pas par plus de démocratie dans l’entreprise ?
Quand la CGT Thales s’intéresse à la stratégie de notre Groupe cela donne notamment:
- La création d’AXEL, le premier accélérateur industriel d’imagerie Médical en France. Ce que la direction ne vous dit pas est qu’en réalité c’est la CGT Thales qui a imaginé, construit et porté ce projet pendant des années. (cf Inauguration d’AXEL : le premier accélérateur industriel d’imagerie médicale en France versus Industrie & Technologies de Santé – Imagerie d’Avenir)
- L’investissement dans des projets de radiologie Nomade ou encore de Flash Thérapie avec l’institut Curie
- La réindustrialisation via une diversification du site de Thales DIS Pont-Audemer
- La volonté d’utiliser nos technologies pour se diversifier encore plus vers des activités civiles, répondant aux besoins des populations (comme la protection des forêts et la lutte contre les incendies) pour permettre aussi de cesser de vendre nos matériels militaires à des pays condamnés par l’ONU ou des ONG pour des crimes de guerre, des massacres de populations ou génocides.