L’usine CIRETEC, filiale du Groupe Elvia, a brûlé le 22 janvier 2022, impactant le travail et l’emploi de plus de 70 salariés. CIRETEC est un de nos sous-traitants, fabriquant de cartes électroniques, notamment pour le RAFALE. Cette catastrophe a aussi impacté le site de Thales DMS à Etrelles, notamment en terme d’approvisionnement de ses cartes pour les modules de l’avion de chasse français.
La CGT Thales soutient pleinement les salariés de CIRETEC dans leur combat face à la décision du Groupe Elvia de ne pas reconstruire l’usine et de mettre en place un plan de licenciement. Appelons « un chat un chat », car nous ne voyons ici nullement de « Sauvegarde de l’Emploi ».
Une fois de plus, une décision financière d’économie de coût de structure va sinistrer un territoire en détruisant des emplois industriels et des savoir-faire. Le vernis des belles paroles gouvernementales et patronales appelant la société à tout faire pour réindustrialiser la France et l’Europe disparait vite dès qu’il s’agit d’augmenter la rentabilité du capital.
Ceci est d’autant plus cynique que le propriétaire de CIRETEC est le fond d’investissement Tikehau Ace Capital créé par l’Etat et les grands donneurs d’ordre de l’avionique (EADS, Thales, Safran) pour avoir une puissance financière afin de sauvegarder le tissu industriel sous-traitant.
Comme indiqué dans la déclaration de la Fédération des Travailleurs de la Métallurgie (FTM) CGT, la stratégie industrielle actuellement à l’œuvre n’est pas à la hauteur des enjeux. La « crise des composants » a mis en évidence un manque crucial de moyens de production en France et en Europe sur toute la filière électronique, du composant mais aussi jusqu’à la fabrication et l’assemblage de cartes électroniques.
Notre Groupe a toute sa place dans cette stratégie. Tout d’abord, en tant que donneur d’ordre, son rôle est de soutenir les sous-traitants, notamment lorsque ceux-ci se retrouvent dans une situation complexe comme l’est actuellement l’usine CIRETEC.
En complément, la demande est telle que Thales doit aussi jouer un rôle dans l’assemblage de cartes électroniques en créant ses propres capacités de production, et il devient donc urgent que le projet de réindustrialisation du site de Thales DIS de Pont-Audemer, avec la création justement de lignes d’assemblage de cartes, débute officiellement, sans attendre d’éventuelles aides supplémentaires des pouvoirs publics, d’autant plus que Thales a largement de quoi financer en interne ce projet.