Réunion de négociation nationale de du 21 décembre 2018 sur les salaire minima hiérarchiques des ingénieurs et cadres.
Le contexte:
La réunion du mois de novembre à l’UIMM concernant la « clause de revoyure 201 8 » et le début des discussions sur la revalorisation des minima hiérarchiques de 2019, s’était soldée par une fin de non-recevoir à la fois de plusieurs organisations syndicales mais également du patronat.
Les raisons n’étaient évidemment pas les mêmes entre organisations syndicales et patronat. Les organisations syndicales, qui avaient conditionné leur signature à l’accord de revalorisation des mini IC 201 8, à la possibilité de rediscuter de la mesure actée en début d’année lors de la clause de revoyure, demandaient la prise en compte du contexte économique favorable pour booster les mini alors que le patronat s’opposait farouchement à rediscuter du 1,2% (grassement alloué selon lui au titre de l’année en cours).
De ce fait, les débuts de la négociation des mini 2019 n’avaient donc pas eu lieu.
C’est forts de cet historique, que le 21 décembre dernier nous avons commencé la séance de négociations portant sur la revalorisation des minima hiérarchiques des IC 2019. La CGT a tenu a faire en préambule de cette négociation une déclaration pour ré-affirmer nos positions. (Voir plus bas)
Les propositions de l’UIMM:
L’UIMM a entamé la discussion par « une prise de température » concernant le mécontentement social qui s’est exprimé ces dernières semaines, une sorte d’échange à bâtons rompus. La CGT a profité du moment pour rappeler qu’un signe fort du patronat lui semblait nécessaire, estimant que les entreprises portent une responsabilité forte dans le mécontentement social autour du manque de reconnaissance dans le travail de chacun et que, par le biais de ces négociations, l’UIMM peut fournir une première réponse.
Ces propos liminaires ont finalement abouti et ceci sans transition à la première proposition de l’UIMM en termes de revalorisation des minima hiérarchiques des IC.Elle a proposé une revalorisation de 1,9% en considérant que ce montant englobait les résultats économiques favorables de l’année 201 8. Elle formulait tout de même une condition pour sa mise en oeuvre : une signature de l’accord en séance, sous peine d’autodestruction de la dite proposition. A prendre ou à laisser en quelque sorte !!
Les positions syndicales:
Inacceptable pour la CGT qui demande un rattrapage majeur des mini hiérarchiques au vu des très faibles pourcentages accordés ces dernières années, qui n’ont permis de garantir ni le pouvoir d’achat, ni l’attractivité de notre industrie et qui n’ont fait qu’aggraver le mécontentement des salariés.
Il n’y a pas que pour la CGT que cette proposition n’est en aucun cas acceptable puisque aucune des organisations syndicales présentes ne l’a estimée suffisante.
Devant ce refus (inespéré) de l’ensemble des organisations de salariés, l’UIMM a dû travailler à une seconde proposition. Une heure de suspension de séance pour entendre que la proposition de pourcentage alloué ne changeait pas mais qu’au lieu d’une clause de revoyure, elle proposait une clause de suivi dont les modalités seraient les suivantes :
- A partir de 1,7% en moyenne d’augmentation de l’indice INSEE hors tabac sur un an, des discussions sur la revalorisation des mini seraient automatiquement rouvertes.
Plusieurs gros, voire énormes hics :
- Le pourcentage de revalorisation jugé par tous très insuffisant ne bouge pas entre la première proposition et la deuxième,
- Le conditionnement d’une rediscussion sur un indice INSEE de ce niveau revient, pour le patronat, à mettre une main dans le dos et à croiser les doigts en espérant que cette situation n’arrive pas. Le seuil fixé étant effectivement très, très difficilement atteignable.
Pour la CGT, la proposition reste bien trop éloignée des revendications que nous portons en termes de pouvoir d’achat et niveau de vie, d’emploi et d’attractivité de notre branche notamment vis-à-vis des jeunes.
Le désaccord de toutes les organisations syndicales aura eu pour mérite de pousser l’ UIMM à encore revoir sa copie pour proposer cette fois 2% de revalorisation.
Toutes les organisations présentes ont refusé la nouvelle proposition mise sur la table par le patronat de la branche.
En conclusion:
La délégation CGT a œuvré à faire front commun avec les autres organisations syndicales de salariés qui pour une fois, le contexte aidant, se sont montrées pugnaces et n’ont pas apposé leur signature dès la première proposition minimaliste.
Malgré cela, l’UIMM n’a pas été au-delà de cette proposition.
Le bilan est limpide, personne n’a cédé au chantage d’une signature immédiate. Aucun accord n’a aujourd’hui été conclu concernant la revalorisation des mini IC 2019.
Un nouveau rendez-vous avec l’UIMM est fixé le 8 janvier. Y signera-t-on un PV de désaccord, ou verra t’on apparaitre une autre proposition ?
Déclaration de la Fédération des Travailleurs de la Métallurgie CGT – UFICT
Avant d’engager la négociation de la grille des salaires minima des ingénieurs et cadres pour l’année 2019, pour la CGT, il est impossible de vous signer un solde de tout compte pour 2018.
Il est donc nécessaire de poursuivre la discussion sur ce point, pour aller bien au-delà des 1,2% définis début 2018.
C’est d’autant plus important que le contexte est grave avec un fort mécontentement social autour du manque de reconnaissance du travail de chacun.
C’est le sens du courrier que vous a adressé la FTM-CGT le 12 décembre dernier, courrier dans lequel nous demandons au patronat de la branche :
- de prendre l’initiative d’ouvrir partout et immédiatement au niveau national, dans les territoires et les entreprises, des négociations pour une revalorisation des salaires,
- de faire déboucher la négociation sur les minima des ingénieurs et cadres sur la base des revendications des salariés pour aboutir sur une augmentation substantielle de ces minima,
- de reprendre des négociations sur les classifications avec pour objectif la reconnaissance des qualifications, des diplômes et le déroulement de carrières.
Une partie de la réponse à ce courrier se joue dès aujourd’hui puisque chacun sait que cette négociation sur les salaires minima des Ingénieurs et Cadres donne le là dans les territoires et les entreprises. Nous avons d’ailleurs connaissance de la suspension des négociations dans plusieurs territoires dans l’attente de ce qui sera décidé ici.
Nous réaffirmons au nom de la fédération des travailleurs de la métallurgie CGT, que la branche de la métallurgie doit envoyer un signe fort aux salariés, mensuels, ingénieurs et cadres et donc décider d’une augmentation significative des salaires qui réponde à deux objectifs :
– améliorer le pouvoir d’achat et le niveau de vie,
– et rendre la métallurgie plus attractive pour les jeunes diplômés qui arrivent sur le marché du travail.
La CGT, non signataire de l’accord 2018, maintient sa demande d’une augmentation de 4 % pour 2019 ainsi qu’un rattrapage de 10 % échelonné sur 3 années.