Une politique salariale insuffisante
Pour rappel la direction du Groupe a décidé de figer la politique salariale 2022 à un niveau largement insuffisant avec un budget de 3,5% et une application au 1er avril (donc sur la paie versée début mai).
L’intersyndicale au niveau de tout le Groupe réclame que le budget ne soit nulle part inférieur à 4% et applicable au 1er janvier. Ces mesures sont évaluées à 40 millions d’euros supplémentaires. Est-ce déraisonnable ? Cela romprait-ils les “équilibres nécessaires” comme le dit la direction de Thales et mettrait en danger l’avenir de notre Groupe ? Pour nous la réponse est clairement non ! Car ce qui pèse sur les “équilibres”, et qui nuit à aux investissements nécessaires (que ce soit dans les salaires, dans les outils et moyens de productions, en R&D, en amélioration des conditions de travail, pour les services dit “indirects”, des outils informatiques, …) c’est bel et bien le coût du capital: 1,3 milliards d’euros cette année ! En effet Thales va verser plus de 500 millions d’euros aux actionnaires et “griller” 800 millions d’euros de rachats d’actions pour destruction !
Mais alors pourquoi est-ce si difficile d’investir dans les salaires pour les seuls qui créent la richesse de notre Groupe, les salariés ? N’est-il pas enfin tant que la direction du Groupe cesse de tenir une position idéologique, dogmatique, entièrement tournées vers les actionnaires et les marchés financiers, position court-termiste qui ne sert en rien notre Groupe ?
Une mobilisation forte depuis 2 mois
Depuis le début de l’année des actions ont lieu sur la plupart des sites Thales pour revendiquer une politique salariale 2022 à la hauteur des enjeux et des besoins des salariés.
Pour la CGT Thales cette politique salariale 2022 doit inclure notamment:
- Le maintien du pouvoir d’achat pour toute et tous, et au vu de l’inflation forte et continue ce point est essentiel
- La reconnaissance des augmentions de qualifications de toutes et tous. L’ensemble des salariés du Groupe a su s’adapter notamment ces dernières années, face à la situation de pandémie. Toutes et tous avons acquis de l’expérience, des savoir-faire, des compétence. Tout cela doit être reconnu et payé.
- Le rattrapage de la politique salariale médiocre de l’année dernière, et notamment du décalage à juillet de celle-ci.
Au regard de tous ces éléments cela nécessiterait largement un budget de politique salariale de l’ordre de 5 à 6% et évidemment applicable rétroactivement au 1er janvier 2022, comme cela était d’usage depuis des années dans le Groupe.
Environ 5000 salariés se mobilisent chaque semaines à l’appel des organisations syndicales dans le Groupe. la CGT Thales est partout force de propositions et motrice dans ces intersyndicale et le restera jusqu’à ce que les salariés décident que le niveau de politique salariale est suffisant pour eux. Ce ne sont pas aux organisations syndicales seul de décider mais bel et bien aux salariés mobilisés de le faire.
La réponse de la direction
La direction du Groupe, contrairement à l’affichage “public” qu’elle peut avoir, n’a quasiment jamais cherché à réellement négocier avec les organisations syndicales. C. De Villepin, le DRH Monde (et France parait-il…) et P. Caine, PDG du Groupe, nous ont fait savoir qu’ils n’avaient rien d’autre à proposer aux salariés…Qu’ils prenaient leurs responsabilités et à nous de prendre les nôtres…
A cette position figée, la direction du Groupe a décidé d’afficher le mépris envers les salariés, considérant que ceux-ci sont déjà des privilégies…que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs… et que ceux qui ne sont pas content peuvent aller vérifier cela…
Mais comme si cela ne suffisaient pas, elle a décidé d’ajouter les pressions sur les représentants du personnel et les salariés mobilisés lors des actions, et des menaces même en assignant en justice des dizaines de salariés de Méru et Elancourt pour l’instant. A ce sujet vous pouvez toujours signer la pétition en ligne pour soutenir nos collègues: https://chng.it/MJR2bgDd
La direction semble donc avoir décidé d’en finir avec le dialogue social tel que nous le connaissions dans le Groupe depuis des années et ne souhaite plus considérer les salariés mais seulement les marchés financiers…
Le 5 avril journée de mobilisation notamment à Elancourt
L’intersyndicale Groupe a décidé de faire de ce mardi 5 avril une journée de mobilisation forte dans le Groupe, avec notamment une manifestation sur le site d’Elancourt, qui regroupe DMS, LAS et TSN.
La CGT Thales appelle l’ensemble des salariés à répondre aux actions qui seront proposées sur tous les sites Thales, et notamment en venant le plus nombreux possible sur manifester leur mécontentement et montrer à la direction du Groupe que nous sommes toutes et tous solidaires et que résolu a obtenir une véritable politique salariale 2022 à la hauteur des enjeux et de nos besoins.
Les organisations syndicales force de propositions
Face à une direction du Groupe qui nous dit rester “droit dans ses bottes” les organisations syndicales représentatives au niveau du Groupe (cfdt, cfe-cgc, cftc et cgt) ont décidé de faire une proposition de sortie de crise à la direction, proposition qui permette évidemment de respecter les revendications des salariés. Ce protocole s’appuie sur 4 axes de propositions:
- L’application de la politique salariale rétroactive au 1er janvier dés cette année
- Un budget de politique salariale globale bien supérieur à 4% partout, se décomposant en :
- Un budget affiché de 3,5%
- Un budget spécifique conjoncturel conséquent ( et pas quelques miettes de l’ordre de 0,1 ou 0,2%, évidemment…)
- La mise en place d’une indexation des salaires sur l’augmentation automatique du SMIC, pour éviter aussi les tassements des salaires par rapport au salaire minimum. Pour information l’INSEE prévoit que le SMIC augmentera automatiquement, du fait de l’inflation, de 2,4% environ cet été…)
- Le rattrapage des salaires sur les minima conventionnels (pour ceux qui sont au minima conventionnel de la métallurgie, ce qui est déjà en soit honteux pour un groupe comme Thales) hors budget de politique salariale.
- La prise en charge des heures de grève pour tous les salariés par la direction ,et l’arrêt de toutes les mesures coercitives contre toutes et tous
Vous le voyez, ce protocole de sortie de crise est bel et bien conforme aux revendications intersyndicales portées depuis le début, qui rappelons le sont pour la CGT Thales des revendications minimales.
Et si vous en doutiez, vous pouvez vérifier par vous même :
La mise en place d’une caisse de solidarité
Afin de soutenir toutes les actions, et surtout d’aider les salariés qui ont perdu de l’argent lors des mouvements sur tous les sites, une caisse de solidarité intersyndicale est mise en place.
Vous pouvez retrouver toutes les informations afin d’y participer ici: NAO 2022: Caisse de solidarité intersyndicale Groupe | COORDINATION CGT THALES
D’après tous les retour que nous avons, et pas seulement des 5000 salariés qui participent régulièrement aux actions, vous êtes nombreux à soutenir ce mouvement. Evidemment, pour différentes raisons qui sont propres à chacun, tout le monde ne peux ou ne veux participer physiquement aux débrayages, aux grèves ou autres actions proposées. Mais vous pouvez soutenir certainement financièrement ce mouvement et notamment vos collègues, dans ce mouvement.
Comme vous voyez, deux moyens possibles pour participer: soit par une cagnotte en ligne, soit directement par un virement. La CGT Thales tient à préciser deux points sur ces moyens.
- Concernant les virements directs, même si ce virement se fait via le compte de la coordination CGT Thales, rassurez-vous, il s’agit bien de verser à la caisse de solidarité intersyndicale…. Et la gestion de fera bel et bien en toute transparence avec toutes les organisations intersyndicales Groupe. C’est pour cela d’ailleurs que nous vous demandons de préciser lors du virement “caisse de solidarité intersyndicale Thales”.
- Pour ce qui est de la cagnotte en ligne, nous avons fait le choix d’utiliser “cotizup” pour deux raisons: il s’agit d’un service de cagnotte en ligne orienté “projets solidaires” et derrière ce service il s’agit du groupe UP, qui au moins pour sa partie française est une scop, participant à l’économie sociale et solidaire…