« AMBITION (à 10 ans), la nouvelle vision stratégique du Groupe », structurée par 9 chantiers, c’est la feuille de route retenue par le Comité Exécutif du Groupe sous l’autorité du PDG, M. Jean-Bernard Lévy.
Les moyens du débat sont à conquérir et relèvent d’une dynamique à impulser : « Mêlons-nous de nos affaires ! » : les enjeux stratégiques et les options industrielles qui en découlent sont beaucoup trop importants pour être laissés aux seuls stratèges consacrés par le Groupe.
Aussi, la CGT Thales invite les collectifs de salariés à se rapprocher de nos syndicats, afin de se constituer, ensemble, comme force de propositions à l’exemple du travail de réflexion porté par nos syndicats de Thales Electron Devices sur l’industrie médicale.
J-B Lévy considère que « le Groupe est à un moment clef, et n’a pas pris la mesure de ce qui se passait. Nous sommes dans une course contre la montre entre une zone de croissance recouvrant 80% de la population et la baisse des débouchés dans les pays matures :
- dans les pays occidentaux, une pression extraordinaire s’exerce sur la dépense publique ce qui nous freine et nous ralentit, car 40% du Chiffre d’Affaires de Thales (CA) est dans la Défense et le reste principalement dans les infrastructures,
- les facteurs de croissance sont dans les pays émergeants où le Groupe est de façon surprenante, peu engagé,
- la maîtrise et le portefeuille technologiques de Thales sont un atout majeur.
Pour le Groupe, ce n’est pas le même fonctionnement si le CA est en baisse ou en hausse. Aujourd’hui il stagne, et il nous faut tout faire pour croître afin de conserver nos atouts, nos technologies, nos emplois. Thales a la satisfaction de ses clients mais propose des devis trop chers et doit améliorer sa performance. ».
Cinq objectifs
- Niveau de rentabilité meilleur pour les « shareholders » (actionnaires), sinon des décisions mauvaises pour Thales pourraient intervenir. L’objectif est de se rapprocher de nos concurrents qui sont autour de 10%.
- Croître dans les pays émergeants, la principale surprise est de constater que Thales n’a pas significativement progressé dans ces pays dans les dernières années.
- Renforcer notre compétitivité, Thales est apprécié pour son excellence technologique mais considéré comme cher. « L’effet Euro » n’y est pas pour rien.
- Mettre en œuvre une vision stratégique partagée, essentielle au développement du Groupe. Cela implique d’envisager le long terme (d’où Ambition à 10 ans) et pas seulement la somme des petites modifications. A faire partager, car le corps social de Thales est demandeur de participer, de savoir où il va.
- Dernier objectif : Investir : dans les embauches, la R&T et dans l’outil industriel en rénovant nos moyens de production ».
POUR LA CGT, CETTE STRATEGIE DE CROISSANCE BUTTE SUR DEUX OBSTACLES
Force est de constater que le Groupe voit son Ambition refrénée par deux contraintes :
- Servir la rente pour espérer la liberté d’entreprendre, c’est ce que nous impose la préservation patrimoniale de Dassault.Disons-le tout net, espérer les standards de profitabilité des compagnies US, dont la rente privée est garantie par la commande publique du Pentagone, est illusoire et … suicidaire.
- Le Groupe en fait déjà plus qu’assez : sur les cinq dernières années (2008-2012) c’est 56% (734 Millions d’Euros) du résultat qui a échu aux actionnaires, y compris les années où le Groupe affichait des résultats négatifs (2009 pour 98 M. Euros de dividendes avec moins 202 M. Euros de résultat net ; 2010 pour aussi 98 M. Euros avec moins 108 M. Euros).
Et en prime, une progression de 13% des dividendes versés cette année. Dans la période actuelle, on ne peut se permettre un tel coût du capital, qui bizarrement n’émeut pas les pourfendeurs du coût du travail.
L’argent doit aller à l’industrie et aux emplois qu’elle génère.
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