La lutte de Thales Avionics contre la délocalisation des calculateurs et des visualisations des AIRBUS vers Singapour est celle de toute la filière aéronautique
A Thales Avionics Meudon, une partie des calculateurs de l’Airbus A320 sont déjà délocalisés à Singapour.
A Thales Avionics Le Haillan les visualisations cockpit de l’Airbus A320 sont déjà délocalisés à Singapour.
A Thales Avionics Electrical System, les générateurs de puissance de l’Airbus A320 sont déjà délocalisés à Singapour.
A Thales Brive, les instruments de vol de l’Airbus A320 sont déjà délocalisés à Singapour.
A la Snecma, les sous ensembles du moteur CFM partent au Mexique ou en Chine.
La liste des délocalisations vers les pays à bas niveau social est longue dans la filière aéronautique…
Dans le même temps, les assises sur la politique industrielle en France concluent sur un besoin de renforcement des activités industrielles sur nos territoires coordonné à une politique de recherche et de formation adaptée. Ces assises ont démontré la nécessité d’organiser des partenariats dans la filière entre les différents acteurs : sous-traitants, PME innovantes, organismes de recherche et de formation.
Le patronat de l’aéronautique traduit ces conclusions en les détournant.
Il réduit l’industriel à la conception amont des produits aéronautiques au détriment de leur production !
Cette stratégie met en péril les ouvriers qualifiés et les techniciens de la filière qui voient leurs activités partir dans les pays à faible niveau social mais aussi toutes les PME françaises qui ont des secteurs de production à maintenir ou à développer.
A l’heure où se développent des luttes dans toutes les entreprises de la filière -EADS, Airbus, Dassault, Eurocopter, Safran, Astrium, Thales Alenia Space, Thales Avionics, Zodiac, Messier Bugati, Intertechnique, Rathier Figeac, les entreprises de Mécanic Valley, CRMA, Creuset Marmande, Forges de Bologne, Goodrich, Deshors…- la CGT est présente pour réclamer d’urgence un autre pilotage de nos entreprises de l’aéronautique !
A l’heure où Airbus engrange des commandes, il est insupportable de subir la stratégie de délocalisation de nos lignes de production !
Le projet qui vise à poursuivre le Plan d’adaptation industriel de Thales Avionics (qui met en oeuvre cette délocalisation à Singapour) fait l’objet d’un référé. Ce plan est symptomatique de la stratégie de la production aéronautique en France car il traduit la volonté de réduire les activités de la filière en France.
Le maintien des activités de conception qui n’a de pertinence et d’efficacité que s’il intègre étroitement socialement et géographiquement tous ses acteurs et s’il permet à chaque acteur de garantir l’accès à la certification requise dans nos produits à haute valeur ajoutée.
Le départ de nos productions série s’enchaînera avec celui de nos productions de prototypes puis des activités de conception !
L’innovation – tant citée par le ministère de l’industrie – comme condition nécessaire à notre survie (et aussi d’accès au financement au programme d’investissement d’avenir…) ne peut se réduire aux activités de recherche sur les produits avioniques du futur.
Ce plan est symptomatique du questionnement sur la gestion des charges industrielles de la filière et des façons dont le patronat veut piloter les salariés -de l’ouvrier à l’ingénieur-.
Ce plan est symptomatique du questionnement sur l’enjeu des solutions de financement de la protection sociale en France !
Un référé est en cours et sera jugé au Tribunal de Nanterre le vendredi 1 juin à 10H30.