Alors qu’il n’y aurait plus un sou pour la protection sociale solidaire par répartition, le patronat est prêt à abonder à coup de millions d’€ pour imposer ses recettes boursières et privées.
Mieux, alléchés par les 85 Milliards d’€ que représente l’épargne salariale en France, patronat, le gouvernement et banquiers, faute de convaincre, tentent d’imposer le PERCO à tous. C’est notamment l’objectif des nouvelles dispositions concernant la participation issue de la dernière (contre-) réforme des retraites.
Jusqu’à lors, sans réponse des salariés, les sommes dues étaient mises sur le compte courant bloqué, bloquées cinq ans que les salariés touchaient la sixième année, voir immédiatement sous certaines conditions.
Désormais, sans réponse explicites , 50 % de leur participation alimentera automatiquement le PERCO.(*)
Les promoteurs du système comptent bien sur les étourdis pour les prendre dans le filet du PERCO.
Et dans les faits ce sont les salariés les plus âgées qui bénéficient, compte-tenu de l’effet d’aubaine de l’abondement, des dispositions favorables du système : rien à voir avec la retraite, notamment des plus jeunes ….
DU PERCO A LA COMPLEMENTAIRE
Coïncidence du calendrier qui ne doit rien au hasard.
C’est le moment où le patronat s’attaque de nouveau aux retraites complémentaires que les nouvelles dispositions que nous venons de citer entrent entre en vigueur.
Au-delà des retraites complémentaires le patronat veut faire fusionner les caisses cadres (AGIRC) et non cadres (ARRCO), le patronat veut faire sauter le statut des cadres.
Mais derrière cela se cache surtout une conception, un modèle de société !
Cette conception privée et boursière, la récente crise financière vient d’en donner un aperçu.
Les chiffres de l’OCDE révèlent des pertes colossales : en 2008, les rendements des fonds de pension ont, par exemple, chuté de 35 % en Irlande, de 24 % aux États-Unis, de 20 % au Royaume-Uni, impactant directement les niveaux des pensions par capitalisation et autres sources d’épargne privées.
On nous dit que c’est sécurisé et garanti, mais Madoff aussi était garanti.
S’il y a de l’argent à mettre dans les systèmes de retraites par capitalisation, il faut le mettre dans le systeme par répartition, dans l’augmentation forte des salaires, dans le maintien et le développement de l’emploi.
(*)Attention : cette disposition figure dans un avenant (que la CGT n’a pas signée) portant sur le perco Thales.