Au plan national, et dans Thales, les inégalités entre les hommes et les femmes au cours de la carrière professionnelle ont pour conséquences directes des inégalités dans le niveau des retraites.
Les inégalités s’accumulent au cours de la vie professionnelle :
· les interruptions d’activité liées aux enfants concernent avant tout les mères ;
· Les femmes sont plus frappées par le chômage que les hommes ;
· les emplois à temps partiel sont très majoritairement occupés par des femmes ;
· les écarts de salaire et les retards de carrière perdurent : le revenu salarial moyen des femmes est inférieur de 26% à celui des hommes ;
· leurs conditions de travail ne sont pas meilleures que celles des hommes ;
· une précarité plus grande : les deux tiers des salariés à bas salaires sont des femmes ;
· la répartition inégale des tâches domestiques au sein du couple est l’un des principaux facteurs d’écart entre les carrières des femmes et celles des hommes.
Conséquences sur les retraites :
· en 2004, seulement 44 % des femmes retraitées avaient validé une carrière complète contre 86 % des hommes ;
· en 2005, les femmes disposaient d’un montant de pension de base inférieur de 23 % et 60 % des allocataires du minimum vieillesse (708,95 euros) sont des femmes.
La réforme en discussion ne doit pas constituer une régression supplémentaire pour les retraites des femmes. La réforme de 1993 avec le calcul sur vingt-cinq meilleures années au lieu de dix et l’indexation sur les prix et non sur les salaires touche particulièrement les femmes qui cumulent bas salaire, chômage et temps partiel subi. Celle de 2003 a amplifié le phénomène en accroissant le nombre de trimestres nécessaires pour une retraite à taux plein, elle a instauré dans le public et a maintenu dans le privé, un système de décote qui pénalise de manière disproportionnée les carrières incomplètes. Les avantages familiaux ont donc un rôle déterminant pour compenser les inégalités dans le montant des retraites des femmes : neuf femmes sur dix parties à la retraite en 2005 ont bénéficié d’avantages familiaux qui leur apportent en moyenne un supplément de pension de 30 %. Il ne peut pas être question de les supprimer puisqu’ils servent à compenser les inégalités dans le travail qui existent toujours.
A Thales
Congés paternité rémunéré
Grâce aux interventions coordonnées de la CGT dans les différents sites, la direction envisage de négocier ce point dans l’accord disposition sociale. A TED la direction diffuse une enquête sur le suivi des prises de congé paternité.
Embauches
La vigilance est de mise, car dans certaines entités nous constatons la réduction des populations féminines pour les nouvelles générations. Si cette tendance se confirmait cela se traduirait par un appauvrissement de l’entreprise
Plafond de verre
La direction reconnaît la situation et écrit dans sa note sur la « Politique salariale 2010 » :
– la reconduction du 0,1% peut être utilisée « pour compenser les différences pour certaines catégories professionnelles ou pour reconnaître l’expérience par des promotions »
– la salariée en « congé de maternité ou d’adoption bénéficie d’une augmentation égale à la moyenne de sa catégorie ».
La CGT en s’appuyant sur ces 2 avancées agit pour régulariser la situation de toutes les salariées qui ont un retard de carrière de l’ouvrière à l’ingénieur.