Santé et travail : continuer le travail….

Après avoir largement participé à l’amender, la CGT a décidé après consultation de ses adhérents de ne pas ratifier l’accord sur la qualité de vie au travail, présenté à la signature le 2 juillet.
santetravail1.JPG Nos raisons et notre analyse :
L’approche privilégiée par la Direction est une approche structurelle. La santé est gérée comme les affaires. Elle vise à mettre en place une organisation de la santé au travail adaptée au Groupe au travers :

– D’une commission centrale « Qualité de vie au travail »
– D’un médecin conseil, coordinateur de tout le groupe

« vision » résolument « comptable » dont l’objectif est de mesurer par des bilans chiffrés les moyens des services de santé en vue de décliner les « bonnes pratiques » à l’identique de people first.

La mise en place d’un médecin conseil de coordination médicale n’est pas sans susciter des interrogations en matière de déontologie pour l’ensemble des acteurs des services de santé au travail : médecins du travail, assistantes sociales, infirmières.

Les véritables sujets n’y sont pas traités

  • Le projet de la direction, s’il a évolué au cours des négociations, reste toutefois dans la limite du Code du travail : il ne pose que les bases d’un accord et ne constitue pas une avancée pour les salariés.
  • Bien que reconnus dans l’accord, les risques psychosociaux demeurent largement sous estimés. En effet, ces risques sont considérés comme « potentiels » et « limités ».

Des salariés en « bonne santé », pourquoi faire ?

Dans le cadre de cet accord, ce qui aurait pu être un véritable « observatoire de la santé physique et mentale » des salariés, se réduit à une surveillance de l’état de la santé physique des ressources « humaines » :
o pour maintenir une force de travail disponible, en bon état, en bonne santé, pour continuer à satisfaire les actionnaires et les clients
o pour limiter l’impact du « burn out » sur le « capital humain » et afin de garantir, à tout moment, une disponibilité des compétences des salarié-es, s’assurant ainsi de leur « employabilité ».
Ainsi, dans ce but inavoué, présenté comme une avancée par la Direction, il sera proposé aux salarié-es, au titre de l’accord, des bilans biologiques complémentaires tous les 5 ans jusqu’à 49 ans et, à partir de 50 ans, tous les 3 ans ainsi qu’un dépistage colorectal et un examen d’audition. Cela ressemble à l’hygiénisme du XIXème sciécle.

Au terme de cette négociation, il ressort des points fondamentaux de divergences :
– les intentions affichées dans le préambule de l’accord de la Direction ne se concrétisent pas sous forme d’engagements réels. Dans le texte, il n’est question que d’incitation…
– le refus d’égalité des droits pour les salariés prestataires et sous-traitants présents dans nos établissements
la non-prise en compte des risques psychosociaux comme étant un risque permanent résultant de l’organisation du travail. La Direction considère que ce risque est « ponctuel » (Notons sur ce point décisif, une convergence de point vue entre la CGT et la CFDT lors des réunions de négociation),
– une unique convention se tiendra avec les médecins du travail, représentants de la direction et des syndicats signataires dans le cadre de l’accord dont la durée est de 3 ans ! Nous proposons une assemblée annuelle des CHSCT afin que les décisions de « santé et travail » qui seront adoptées par la Commission de suivi tiennent compte des expériences locales.
– le travail, la façon dont il est effectué, l’implication personnelle pour y arriver malgré tout, pour faire du « bon boulot » reste encore le grand absent de ce projet. Le pouvoir d’agir de tous et toutes, entravé finalement par une vision financière de l’entreprise, facteur déterminant du mal être de beaucoup parmi nous, n’est pas à l’ordre du jour.
– L’individualisation, l’individualisme, l’emporte toujours sur le collectif de travail …
Le travail s’est profondément transformé depuis 20 ans et nous devons nous appuyer sur cette réalité. Nous constatons que les actions de prévention nécessaires sont inadaptées et se traduisent par des difficultés que rencontrent les salariés dans leur quotidien notamment celles liés aux risques psychosociaux.

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