L’abstention est le fait marquant des élections européennes. Absentes également de la campagne électorale les questions de l’emploi et du chômage, de la précarité, du logements, des services publics, éducation et santé notamment, alors que ce sont des sujets vitaux pour la très grande majorité d’entre nous. Y-aurait-il une cause à effet ? La crise semblait, avoir été définitivement réglée (à coup de milliards d’euros versés aux banques et à des entreprises dites en difficulté) et ainsi elle allait disparaître comme par enchantement. Pourtant, le réel est bien là et la crise s’aggrave chaque jour. Le nombre d’entreprises qui ferment, celui des chômeur-se-s ne cesse de croître à raison, en moyenne, de 3 000 par jour.
Cette crise n’est pas conjoncturelle mais bien systémique, d’une ampleur historique, à la fois financière, économique, sociale et écologique. Aucun de ces termes ne peut être séparé des autres. L’entreprise Thales n’est pas en dehors du monde. Elle est aussi atteinte par la crise, mais de façon très différente que les entreprises du secteur automobile, touchées plus directement. Et en même temps, les effets d’aubaine ne sont pas négligés par la Direction. Depuis des années, Thales s’est «renforcée en s’épurant» notamment de secteurs productifs, laissant le soin à d’autres la prise en charge des aspects «sociaux» qui auraient fait «tâche» dans la vitrine. Avec la crise, les restructurations continuent et les fluctuations habituelles des commandes servent à restructurer encore, quitte à être en sous-effectif quand celles-ci s’accroîtront. Ainsi, si Airbus enregistre momentanément un recul des commandes, il est déjà prévu un accroissement des ventes des airbus à moyen terme.
Partiellement, l’automobile peut nous servir de comparaison. Après avoir réduit les horaires, viré les intérimaires, sans oublié d’engranger les aides par milliards de l’Etat, les mêmes entreprises annoncent déjà des surcharges de travail pour les mois à venir et du coup recourent aux heures supplémentaires, mais cette fois en bénéficiant de la défiscalisation !
La Direction de Thales, toute nouvelle mais pas vraiment faite d’Hommes nouveaux, semble très disposée à presser le citron. En l’occurrence, le citron, c’est nous ! Dassault, nouvel actionnaire principal, avec l’Etat, compte bien tirer tout le jus d’une entreprise florissante, aux carnets de commande bien remplis, au résultat d’exploitation (!) plus que satisfaisant.
De nouvelles organisations du travail sont mises en oeuvre.
A TAES Chatou et Méru, la Direction met en place le travail du dimanche (et donc du samedi), ferme des lignes de produits, et abandonne les investissements industriels.
A THAV (7 établissements en France), la Direction impose la fermeture de tous les sites les 15 premiers jours d’août, alors qu’il y a des secteurs en surcharge, que les embauches sont bloquées, que les intérimaires, prestataires et CDD voient leur contrat non reconduit et partiront avec leurs connaissances, leur expérience. La charge de travail s’accroissant d’autant pour celles et ceux qui devront « assurer » malgré tout. «Subsidiairement» les salarié-e-s qui ont posé leurs congés depuis des mois, devront s’en arranger…
A TED, les réorganisations vont bon train : transferts d’activités, mutations fortement incitées, incertitudes quant à l’avenir des sites, chômage technique envisagé, alors que c’est une entreprise leader dans ses technologies.
A Thales Services des secteurs sont et vont être vendus ou supprimés.
La désignation de François Quentin (remis en selle par Dassault), comme Directeur chargé de la Transformation des Opérations et la reconduction d’Optimum pour trois ans, ne laisse rien présager de bon pour nous. Dans un premier temps, c’est un gain de productivité de 200 millions d’euros qui est programmé
Les conditions de travail se dégraderont encore, quoi qu’il en coûte pour les salarié-e-s ! Nous sommes sur la lancée du «travailler plus», cher au gouvernement et au patronat. Rien de neuf pour les salaires et l’emploi…
Décidément, nous risquons, tous, de faire les frais de cette stratégie ubuesque, si nous laissons faire !
Au niveau national, l’appel des organisations syndicales : CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, FO, FSU, Solidaires, UNSA à manifester le 13 juin doit être pour nous un moyen d’exprimer nos insatisfactions et mécontentements.
Les revendications ci-dessous sont portées par les huit organisations syndicales au niveau national. La CGT dans Thales les fait siennes et veut les partager avec l’ensemble des salarié-e-s du Groupe.
lire en annexe le tract avec la déclaration des huit organisations nationales appelant a manifester le 13 juin