Qu’il nous soit permis de nous arrêter encore un peu sur la portée des élections prud’homales et de la série d’élections professionnelles qui viennent de se dérouler… Pas par autosatisfaction, ni parce que l’actualité sociale serait trop pauvre. Mais bien pour en apprécier la portée. L’analyse affinée à laquelle se livrent toutes les instances de la CGT laisse apparaître de très intéressants enseignements. Ces scrutins ont confirmé que les salariés avaient moins voté pour la qualité des juges prud’homaux que pour valider une démarche revendicative. C’est ainsi par exemple que dans l’encadrement, la CGT et la CGC qui sont clairement apparues les plus en phase avec les salariés sur la question du temps de travail, du stress au travail voient leur influence progresser au détriment d’organisations qui ont abandonné ces questions ou qui se contentent d’afficher ostensiblement un penchant pour la négociation sans articuler celle-ci avec revendications, propositions et actions. Cette préférence était par ailleurs inscrite dans les récentes enquêtes d’opinion sur les salaires, le temps de travail qui montraient, non seulement une profonde insatisfaction, mais aussi une disponibilité pour agir et une confiance dans les organisations syndicales pour négocier les réformes nécessaires de notre modèle social. La CGT se sent donc confortée dans toute sa démarche. Ces élections confirment aussi le lien étroit entre syndicalisation et influence électorale. Les résultats marquent une préférence pour un syndicalisme qui se déploie, qui se renforce par l’adhésion et le contact avec les salariés plutôt qu’un syndicalisme de service, de représentation, déconnecté.