Le ministre Xavier Bertrand, sur LCI, en réponse à l’interview de Marie-José Kotlicki, secrétaire générale de l’Ugict-CGT, a nié la suppression des jours fériés (en moyenne 8 dans l’année) dans le cadre de l’application du plafond des 235 jours travaillés. Sous prétexte du « rajout » du Sénat : « les forfait jours peuvent être allongés (235 jours à 282 jours) dans le respect des jours fériés chômés conclus dans les conventions collectives ». Ce lifting médiatique du ministre ne trompe personne.
Ce rajout du Sénat ne change rien pour deux raisons fondamentales : d’une part, mathématiquement, pour atteindre les 235 jours, ou on supprime les jours fériés, sauf le 1er mai, seul jour légalement chômé, ou bien on retire 7 jours de congé soit la suppression de la 5e semaine de congé + deux jours de congé. D’autre part, le ministre n’est pas sans savoir que 90 % des conventions collectives ne contiennent aucun accord sur les jours fériés chômés. Ceux-ci sont fonction des « usages » entreprise par entreprise et restent donc au seul bon vouloir de l’employeur. Face à une modification profonde de la situation professionnelle et familiale imposée par la loi – si elle était appliquée dans les entreprises – qui toucherait au-delà des cadres de nombreux salariés, un débat public – qui n’a jamais encore eu lieu – s’impose. La secrétaire générale de l’Ugict-CGT se tient à la disposition de Monsieur le ministre pour y participer.